49ème Festival de la BD d’Angoulême, le palmarès

Le palmarès du 49ème Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême a été dévoilé hier. Il est composé de 13 prix baptisés Fauves d’Angoulême. Le Palmarès Officiel met à l’honneur des œuvres publiées entre le 1er décembre 2020 et le 30 novembre 2021, en langue française (traductions incluses) et rassemble cette année 83 ouvrages.

Ensemble, la Sélection Officielle, ainsi que les Sélections Patrimoine, Fauve Polar SNCF, Éco-Fauve Raja, Jeunesse 8-12 ans, Jeunesse 12-16 ans, Fauve des Lycéens et Prix du Public – France Télévisions composent la Compétition Officielle. Plusieurs jurys ont attribué les Fauves d’Angoulême au terme de leurs délibérations.

Fauve d’Angoulême – Prix de la Bande dessinée alternative

Bento, Radio as Paper
Avec Delphine Panique, Maxim Cain, Fanny Grosshans, Matthias Lehmann, Lucien Gurbert, Noah Van Sciver, Jérôme Bihan, Pierre Maurel, Jean-Christophe Menu et Benjamin Adam. Sixième volume de la revue Bento avec des habitué.e.s et des nouveaux locataires. Édition augmentée d’un cahier central de 8 pages sur papier jaune canari imprimées en pantone bleu et d’un fanzine de 24 pages format A6.

Prix éco-Fauve Raja

Mégantic, un train dans la nuit, Anne-Marie Saint-Cerny et Christian Quesnel, Écosociété
Le 6 juillet 2013, un train transportant 72 wagons-citernes de pétrole brut, hautement inflammable, déraille au cœur de Lac-Mégantic, carbonisant 47 victimes et pulvérisant la petite municipalité du nord-est du Québec. Enquête pour retrouver les causes de cet accident, Mégantic évoque aussi « l’après », les procès, l’impunité des entreprises concernées, le laxisme politique…

Fauve d’Angoulême – Prix Jeunesse 8-12 ans

Bergères guerrières, Jonathan Garnier et Amélie Fléchais, Glénat
Après moult péripéties, Molly et Liam entrevoient le bout de leur voyage funèbre, à la recherche des hommes du village partis voilà dix ans pour une guerre lointaine. C’est la fin d’une palpitante série riche en rebondissements et en émotion, dans un univers mélangeant subtilement mythologie celte et magie à la Miyazaki. Et qui donne aux filles les premiers rôles, loin des clichés.

Fauve d’Angoulême – Prix Jeunesse 12-16 ans

Snapdragon, Kat Leyh, Kinaye
Abel vit avec un père tyrannique qui, un soir de colère, se transforme en démon et manque de le tuer. Confronté à une force trop puissante pour lui, Abel fuit et est recueilli par des forains. Mais son père est à ses trousses… Ambiance Magicien d’Oz à la sauce Stephen King pour cette quête d’identité au design ébouriffant. Un comics haletant.

Fauve Polar SNCF

L’entaille, Antoine Maillard, Éditions Cornélius
Quand deux jeunes filles sont retrouvées mortes près de leur lycée, la vie quotidienne d’une petite ville du bord de mer se trouve forcément bouleversée. Hommage aux films de genre, L’Entaille est aussi un récit initiatique traitant du passage à l’âge adulte, et dont le dessin au crayon à papier donne un sentiment d’irréalité à l’histoire.

Fauve d’Angoulême – Prix du Patrimoine

Stuck Rubber baby, Howard Cruse, Casterman
Publié en 1995, Stuck Rubber Baby retrace le parcours d’un jeune blanc timide vivant dans une ville imaginaire du sud des États-Unis, au milieu des années 1960. S’extrayant de son milieu, il découvre la ségrégation, la violence, l’amour et l’homosexualité. « Une expérience de lecture immersive et romanesque, à un point rarement atteint par un récit en images », selon Alison Bechdel.

Fauve d’Angoulême – Prix du public France Télévisions

Le grand vide, Léa Murawiec, Éditions 2024
Manel Naher est contrariée : les journaux ne parlent que d’une autre Manel Naher. Or, dans son monde, les individus ne survivent que si leurs semblables pensent à eux. Sinon, ils meurent. C’est le sort qui guette Manel, héroïne malgré elle de cette histoire dont le graphisme original se double d’une réflexion pertinente sur nos sociétés, soumises au diktat implacable du paraître.

Fauve des Lycéens

Yojimbot, Sylvain Repos, Dargaud
Dans un parc d’attractions en ruine d’un Japon futuriste, en 2241, Hiro, un jeune garçon tentant d’échapper à une troupe armée, est sauvé et protégé par un robot samouraï de vieille génération, un yojimbot. L’avenir de l’humanité est entre ses mains. Combats au sabre, explosions et courses-poursuites haletantes font de Yojimbot une série d’action survitaminée.

Fauve d’Angoulême – Prix Révélation

La vie souterraine, Camille Lavaud Benito, Les Requins Marteaux
La fin des années 1930 signe la fin des années d’insouciance. Sous l’Occupation, chacun affronte comme il le peut les événements dramatiques. Certains sont conduits à dissimuler leur identité et à s’engager dans une véritable existence souterraine pour survivre. Premier tome d’une trilogie stimulante qui mêle documentaire et fiction pour évoquer une période sombre de notre histoire.

Fauve d’Angoulême – Prix de l’audace

Un visage familier, Michael DeForge, Atrabile
C’est peut-être le monde qui nous attend demain, régi par la technologie, où les routes, les immeubles mais aussi les habitants seraient régulièrement « updatés », c’est-à-dire modifiés, changés. Un visage familier suit la vie d’une employée du gouvernement, travaillant au département des plaintes, dont la compagne a disparu. Une dystopie qui rappelle Orwell, Huxley et Kafka.

Fauve d’Angoulême – Prix de la série

Spirou – L’espoir malgré tout, troisième partie, Émile Bravo, Dupuis
Entamée en 2018, cette tétralogie a fait entrer une vedette iconique de la BD dans une réalité historique crue. Et comme le jeune Spirou, catholique et humaniste, qui découvre ici la Résistance sans savoir trop comment y participer (préférant sauver des vies plutôt que d’en prendre), elle nous interroge sur ce que nous aurions fait durant cette période trouble.

Fauve d’Angoulême – Prix Spécial du Jury

Des vivants ? Raphaël Meltz, Louise Moaty & Simon Roussin, Éditions 2024
En 1940, alors que les Allemands viennent d’entrer dans Paris, des femmes et des hommes venus de tous les horizons décident de résister. Ils créent le réseau du musée de l’Homme, qui sera décimé l’année suivante à la suite de dénonciations. Des vivants, qui s’appuie sur des documents d’époque et dont les dialogues sont authentiques, rend un bel hommage à leur action et à leur courage.

Fauve d’Or – Prix du meilleur album

Écoute, jolie Márcia, Marcello Quintanilha, Traduit de l’espagnol par Dominique Nedellec, Éditions çà et là
Márcia est infirmière dans un hôpital situé près de Rio. Elle vit dans une favela avec son petit ami, Alúisio, et la fille qu’elle a eue avec un autre homme. Quand celle-ci fréquente d’un peu trop près les membres d’un gang, Márcia demande à Alúisio de la surveiller. Une plongée passionnante au cœur de la société brésilienne contemporaine, magnifiée par de flamboyants aplats de couleurs.


Ont également été remis ce soir les Prix René Goscinny – Prix du Meilleur Scénario et Prix René Goscinny – Prix du Jeune Scénariste, le Prix Konishi pour la traduction de manga japonais en français, ainsi que le Prix de la BD du Musée de l’histoire de l’immigration pour sa première édition. 

Prix de la BD du Musée de l’histoire et de l’immigration

Les saveurs du bétonKei Lam, Steinkis
Les Saveurs du béton nous amène en Seine-Saint-Denis. De chambres de bonne en appartements partagés avec d’autres immigrés chinois, Kei et ses parents finissent par passer de l’autre côté du périph’ et deviennent propriétaires d’un trois pièces à Bagnolet. Kei se voit alors confrontée à un nouveau monde, celui de la banlieue, alors même qu’elle entre au collège et, par conséquent, dans l’adolescence. Kei donne une fois encore la parole aux invisibles et explore le quotidien, les rêves et les ambitions de ces enfants d’immigrés ayant grandi en banlieue. Elle s’intéresse en parallèle aux grands ensembles et plus particulièrement au quartier de la Noue, où sa famille a résidé à Bagnolet. Un récit fort sur l’intégration, mais aussi un point de vue différent sur les cités de banlieue.

Prix René Goscinny – Prix du meilleur Scénario

Madeleine, Résistance, Bertail, Morvan/Riffaud, Dupuis
Née en 1924, la petite Madeleine Riffaud perd son innocence au début de la Seconde Guerre mondiale. Mais qu’importe, elle est de ce bois qui ne rompt pas et entre dans la Résistance. La guerre terminée, elle devient grand reporter, croise Vercors, Picasso, Hô Chi Minh… Invitée par le scénariste Jean-David Morvan, Madeleine lui restitue aujourd’hui ce parcours atypique, remontant le fleuve d’un vingtième siècle accidenté et chargé d’émotions…

Prix René Goscinny – Prix du jeune scénariste

Des vivants, Louise Moaty et Simon Roussin, 2024
En 1940, alors que les Allemands viennent d’entrer dans Paris, des femmes et des hommes venus de tous les horizons décident de résister. Ils créent le réseau du musée de l’Homme, qui sera décimé l’année suivante à la suite de dénonciations. Des vivants, qui s’appuie sur des documents d’époque et dont les dialogues sont authentiques, rend un bel hommage à leur action et à leur courage.

Prix Konishi

Nathalie Lejeune pour la traduction de Blue Period de Yamaguchi Tsubasa, Pika éditions
Yatora est un lycéen banal qui n’a pas vraiment d’ambition. Un jour, il aperçoit par hasard le tableau peint par une camarade de classe en cours d’arts plastiques : un évènement qui va bouleverser sa vie et le projeter dans des sphères où il n’aurait jamais pensé entrer !

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