Deux ans après la parution d’Astérix chez les Pictes, Jean-Yves Ferri et Didier Conrad signent Le papyrus de César, la 36ème aventure d’Astérix le Gaulois.
Dans son palais, Jules César reçoit la visite de son conseiller Bonus Promoplus venu lui rendre son avis sur le manuscrit écrit par l’Empereur Romain. Selon le conseiller, il y a un souci avec un chapitre du livre mentionnant la résistance d’un petit village gaulois. Le conseiller propose à César de tout simplement supprimer cet épisode afin que sa popularité ne soit entachée. Jules accepte, à une condition : que cela ne s’ébruite pas. Très vite, le manuscrit de Jules César reçoit un accueil enthousiaste. Malheureusement, une des copies du manuscrit à été dérobée par un des scribes de Bonus Promoplus et se trouve désormais dans les mains du colporteur sans frontières Doublepolémix….
La parution d’un nouvel album d’Astérix, c’est toujours un grand événement dans le monde de la BD. Tout d’abord, parce qu’avec 2 millions d’albums, il s’agit du plus gros tirage de l’édition française, ensuite parce qu’il s’agit ici du deuxième album signé par les nouveaux auteurs du petit gaulois.
Le Papyrus de César est un album très réussi et bien ficelé. Au scénario, Jean-Yves a eu la très bonne idée de prendre comme point de départ le livre La Guerre des Gaules de César en le revisitant à la sauce Astérix. En supprimant le passage le desservant sur les conseils de Bonus Promoplus, Jules César est une nouvelle fois confronté au village gaulois qui lui résiste depuis si longtemps. Comme le faisait René Goscinny en s’inspirant et jouant de l’actualité, Jean-Yves Ferri s’amuse à critiquer et parodier le monde de l’édition et de l’information au travers d’un récit très rythmé, efficace et original, sans oublier très drôle avec de nombreux gags efficaces et bien sentis. De plus avec Bonus Promuplus, il a su créer un vrai personnage de méchant dans la veine des précédents méchants tels que Acidenitrix, Anglaigus ou encore Tillius Detritus créés auparavant par René Goscinny et Albert Uderzo.
Graphiquement, on sent Didier Conrad bien plus à l’aise que sur le précédent album. Ayant disposé de plus de temps, le dessinateur a su trouvé ses marques et propose de superbes dessins. Tous les personnages et les décors sont réussis, même si on remarque qu’il reste pour certains personnages, comme Astérix notamment, une marge de progression pour maitriser parfaitement le dessin et la gestuelle. Par ailleurs, Didier Conrad signe de magnifiques cases composées avec de nombreux personnages comme le faisait Albert Uderzo. Superbe !
Le Papyrus de César est une réussite, tant par l’idée du scénario que la réalisation graphique. Si on avait trouvé Astérix chez les Pictes prometteur, Le Papyrus de César rassure et confirme les qualités scénaristiques et graphiques des auteurs. On sent qu’ils ont eu du temps et qu’ils ont pris du plaisir lors de la réalisation de cet album. Jean-Yves Ferri et Didier Conrad ont pris leurs marques et souhaitons que la prochaine aventure du Gaulois soit tout aussi réussie sinon plus !
Astérix #36
Le Papyrus de César
Jean-Yves Ferri – Didier Conrad
Les éditions Albert René
Parution : 22 octobre 2015
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