Après Astérix chez les Pictes, Le Papyrus de César et Astérix et la Transitalique, Astérix et Obélix sont de retour pour une nouvelle aventure, La Fille de Vercingétorix signé Jean-Yves Ferri et Didier Conrad.
Effervescence et chamboulements en perspective ! La fille du célèbre chef gaulois Vercingétorix, traquée par les Romains, trouve refuge dans le Village des irréductibles Gaulois… Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la présence de cette ado pas comme les autres va provoquer moults bouleversements intergénérationnels…
Annoncé comme à chaque nouvel album à grand renfort de communication, le nouvel album d’Astérix est paru. Après une virée en Italie avec Astérix et la Transitalique, c’est au cœur du village gaulois que se déroule cette nouvelle histoire mettant en scène Adrénaline, La fille de Vercingétorix. Chaque nouvel album d’Astérix est toujours très attendu et scruté à la loupe. Celui-ci ne déroge bien évidemment pas à la règle depuis qu’Albert Uderzo à passé le témoin à Jean-Yves Ferri et Didier Conrad. N’en déplaise à certains, mais ce nouvel album est très réussi. Jean-Yves Ferri signe un scénario original qui respecte les fondamentaux de la série, le banquet, la potion magique, les pirates, les romains et les baffes (etc.) tout en y apportant quelques petites nouveautés comme la création de nouveaux villageois, Blinix et Selfix respectivement les fils d’Ordralfabétix et Cétautomatix.
La fille de Vercingétorix regorge de nombreuses références et clins d’œil à l’actualité politique (« les irréductibles arriérés réfractaires au changement » ou traverser la rue pour trouver du travail), sociétale et culturelle (Vércingétorix est celui dont on ne doit pas prononcer le nom comme Voldemort dans Harry Potter et la caricature d’un célèbre chanteur décédé en 2019), parfois de manière très subtile comme la référence aux « deux papas » d’Adrénaline. Jean-vers Ferri a également choisi d’aborder l’adolescence terrain propice à de nombreuses confrontations avec leurs ainés et nombreuses blagues. Tout y passe, le rejet des traditions, l’alimentation (« La potion magique, on ne sait pas ce qu’il y a dedans ») et la surconsommation de sangliers…au grand dam d’Obélix. Le scénario de Ferri est très bien construit et fait la part belle aux blagues (« Je ne peux pas gratter les moules, j’ai déjà beaucoup de bulots ») et le comique de répétition fonctionne très bien.
Graphiquement, après 4 albums, Didier Conrad maitrise parfaitement l’univers du gaulois. Tous les personnages ont gagné en expressivité et les décors, bien que limités car l’essentiel de l’album se déroule dans le village, sont franchement superbes. Bémol en ce qui concerne la caricature de Charles Aznavour qui bien que reconnaissable n’est à notre avis pas remarquablement réussie.
Sans conteste, Jean-Yves-Ferri et Didier Conrad réalisent ici leur meilleur album d’Astérix depuis leur reprise de la franchise. Ils signent une histoire franchement très plaisante et rythmée. Ils ne manquent pas de respecter l’héritage Goscinny/Uderzo tout en y apportant un peu plus leurs pattes. Que demander de plus !
Astérix #38
La fille de Vercingétorix
48 pages
Jean-Yves Ferri – Didier Conrad
Editions Albert René
Parution : 24 octobre 2019
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