Après Astérix chez les Pictes, Le Papyrus de César, Astérix et la Transitalique et La fille de Vercingétorix, Jean-Yves Ferri et Didier Conrad signent leur cinquième aventure du plus célèbre des gaulois, Astérix et le Griffon.
Accompagnés de Panoramix, le plus célèbre des druides gaulois, ils s’apprêtent à partir pour un long et mystérieux voyage en quête d’une créature étrange et terrifiante. « Mais quelle est donc cette créature ? » Didier Conrad a fait parvenir un dessin aux Éditions Albert René. Un dessin étrange et mystérieux… Celui-ci montre nos deux héros – créés il y a plus de 60 ans par les géniaux René Goscinny et Albert Uderzo – grimpant le long d’un grand tronc d’arbre pour tenter de récupérer Idéfix qui semble vouloir leur échapper… Ce tronc est bien singulier car il est sculpté à l’effigie d’une créature énigmatique, dotée de crocs impressionnants et d’un terrible bec de rapace… …Idolâtrée ou crainte par les peuples de l’Antiquité, cette créature, c’est… le Griffon…
Avec Astérix et le griffon, Jean-Yves Ferri respecte la tradition de l’alternance qui consiste à faire voyager les gaulois un album sur deux en dehors de leur village. Ici, le scénariste embarque Astérix et Obélix en terre barbare à la recherche du Griffon, animal mythique idolâtré par les uns et craint par les autres, et venir en aide à Cékankondine, chaman du peuple Sarmate. Un drôle de peuple où les rôles sont inversés, les hommes restent au village quand les femmes, Amazones, partent au combat. Si le début de cette aventure souffre peut-être d’un petit manque d’explication sur les raisons qui poussent les Gaulois à venir en aide à Cékankondine, à moins d’avoir suivi attentivement toute la communication autour de l’album mise en place par les éditions Albert René, cet Astérix est un très bon album. Astérix et le griffon est une aventure réussie portée par un scénario efficace, soutenu par des dialogues très justes et un humour bien dosé, parfois subtil. On a particulièrement apprécié certaines répliques de cet album telles que « Il ne faut pas prendre l’Helvétie pour des gens ternes » ou les bons mots autour des Scythes (Scythe bloqué, Scythe de rencontre). Entres autres. Les fake news, la condition féminine ou les théories du complot sont autant de références à l’actualité qui s’intègrent parfaitement dans le récit. Fait rare dans un album d’Astérix, condition climatique oblige, c’est sans potion magique que le guerrier gaulois parvient à venir en aide aux Sarmates, Jean-Yves Ferri préférant miser sur la caractère et toute la ruse et l’intelligence d’Astérix.
Album après album, Didier Conrad prend indéniablement ses marques et embarque le lecteur dans l’univers d’Astérix, fidèle au trait d’Albert Uderzo, décédé en Mars 2020. Pour ce cinquième tome, le dessinateur nous entraîne dans des décors enneigés, une première pour un album d’Astérix. La mise en scène est efficace et s’appuie sur une alternance de petites et grandes cases très fouillées. La traditionnelle caricature n’est pas oubliée en la personne de Terrinconus qui revêt les traits de Michel Houellebecq, une géographe étudiant la carte et le territoire…
Astérix et le Griffon est un très bon album d’Astérix. Tout en respectant l’oeuvre créée par René Goscinny et Albert Uderzo, Jean-Yves Ferri et Didier Conrad s’approprient encore un peu plus l’univers d’Astérix et proposent une aventure, toute enneigée, efficace pleine d’humour et de références à l’actualité.
Astérix et le Griffon
44 pages
Jean-Yves Ferri – Didier Conrad
Les éditions Albert René
Parution: 21 octobre 2021
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