une Case en plus vous propose de rentrer Dans la case d’un auteur de bande dessinée, qu’il soit scénariste, dessinateur ou encore coloriste. Dans la case, c’est simple : l’auteur choisit une case au sein de son dernier album, explique son choix et la décrypte pour vous.
Aujourd’hui, Aude Picault vous propose d’entrer dans la case 5 de la page 2 d’Idéal Standard édité par les éditions Dargaud.
« Cette case achève l’introduction d’Idéal Standard. Sur deux pages muettes, on suit le personnage principal, Claire, dans ses préparatifs matinaux et son trajet vers le boulot. Elle se douche, sa maquille, s’habille. Dans la rue, elle jauge son reflet dans une vitrine, dans le métro elle mate les hommes en douce, puis, cette case.
J’ai pris le point de vue de quelqu’un qui serait derrière elle, montant les escaliers et regardant Claire qui arrive en haut des marches. Elle port une jupe et la maintient d’une main sur ses cuisses, pour que l’ courant d’air ne la soulève pas en dévoilant sa culotte. C’est un geste machinal, elle ne s’en rend pas compte, elle a intégré les oscillations d’une jupe et les anticipe. Ce geste représente pour moi un état vulnérable : Claire s’est habillée pour plaire, choisissant malgré elle un vêtement inconfortable parce qu’il ne la protège pas, au contraire.
Ainsi cette image anodine raconte la fragilité d’une femme qui se sent obligée d’obéir à l’injonction d’hyper féminité, sans pouvoir écouter son besoin de confort, de protection, c’est-à-dire de confiance en elle ».
Merci à Aude Picault pour sa participation à notre rubrique Dans la case. Et retrouvez notre chronique d’Idéal Standard édité par les éditions Dargaud.