Avec Les chiens de Pripyat, Aurélien Ducoudray et Christophe Alliel emmènent le lecteur au coeur de la zone irradiée de Tchernobyl, où des cœurs battent encore…
26 avril 1986 : une série d’explosions ravage la centrale nucléaire de Tchernobyl, contaminant tout dans un rayon de plus de 200 km. Après l’évacuation des plus proches villages, des groupes de chasseurs sont formés avec pour mission d’abattre les animaux touchés par les radiations et qui vivent en liberté dans des villages fantômes. Pour trente roubles par animal tué, une brigade accepte de pénétrer dans la zone. Là, ils croiseront le destin de personnages extraordinaires. Des âmes perdues, abandonnées dans la lande irradiée.
Les chiens de Pripyat est un habile mélange entre récit réaliste et récit de science-fiction. Aurélien Ducoudray s’inspire d’une base bien réelle, l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl et ses retombées radioactives sur le territoire Russe, auréolée d’un soupçon de science-fiction. Le récit de l’auteur est comme à son habitude extrêmement bien ficelé. Ce premier tome permet de distiller avec parcimonie et habileté les bases de son aventure afin de tenir en haleine le lecteur et de faire monter une certaine tension. Les personnages, certains à la limite de la caricature, sont très attachants. En charge d’éradiquer les chiens de Pripyat, des animaux domestiques devenus potentiellement dangereux, ils bravent le danger de la radioactivité sans en avoir conscience. C’est l’occasion pour Aurélien Ducoudray de souligner la dureté de la vie en Russie et les difficultés pour gagner quelques roubles. L’auteur s’intéresse aussi aux relations entre les personnages et notamment à la relation père / fils entre Sanglier et Kolia, qui semble être le noyau de cette histoire dont tous les mystères ne sont pas encore dévoilés.
Graphiquement le travail de Christophe Alliel est efficace et percutant. Le dessinateur offre une belle immersion dans cette Russie contaminée et totalement abandonnée par la population. Seuls les fameux chiens sauvages et les chasseurs arpentent les ruines de Pripyat. Tant les personnages, émouvants et expressifs, que les décors, paysages à l’abandon, sont soignés. Christophe Alliel est un dessinateur sur lequel il faudra certainement compter dans les prochaines années.
Les Chiens de Pripyat est un bel album à la fois intéressant et captivant. La fin de l’album annonce une fin de dyptique des plus intéressantes. Vivement la suite.
Les Chiens de Pripyat #1
Saint Christophe
54 pages
Aurélien Ducoudray – Christophe Alliel
Grand Angle
Parution : 11 janvier 2017