Creepy Past #1, la critique

Bruno Enna , Giovanni Di Gregorio et Giovanni Rigano offrent avec Creepy Past une œuvre inspirée par les légendes urbaines propagées sur internet, nommées creepypastas et dont la plus populaire est Slenderman.

Les légendes urbaines ne sont pas que des légendes… Quelque chose de malsain et de très dangereux peut se cacher dans l’ombre… Derrière les troubles du sommeil de Qiro, derrière les excursions nocturnes d’Ester, derrière les murs aseptisés de la fondation REM, derrière les rumeurs qui courent sur Internet… se trouvent quelques vérités ! Une jeune fille emmurée vivante dans un hôpital, après y avoir été hospitalisée pour un contrôle de routine normal : pour beaucoup, il ne s’agit que d’une histoire délirante, mais Ester sait qu’au milieu de sombres fantasmes, des fragments acérés de la réalité sont souvent cachés. Qui peuvent vous faire saigner…

Le scénario de Bruno Enna et Giovanni Di Gregorio invite le grotesque, l’horrifique et ne traine pas. Le méchant, mi Slenderman, mi Mr Jack (de Tim Burton) est révélé des les premières pages. Le jeun Qiro s’intègre dans l’institut REM en quelques pages et on comprend rapidement qu’il est possédé ou qu’il abrite une entité puissante. Creepy past saupoudre le récit de références à la culture Web à laquelle son titre rend hommage, on pense aux termes slasherman et hoax par exemple, et on y trouve un grand classique du recit d’horreur : l’usine de mannequins (désaffectée suite a un incendie, combo). Creepy past se livre sans retenue, comprenez qu’il y a dans ce premier tome presque tous les ingrédients qu’on aurait pu avoir. Un peu de mystère, un peu de rébellion adolescente (l’alliance se fera au début entre les ados, les adultes on s’en méfie), un peu d’amitié naissante, des personnages stéréotypés, de l’enquête, un soupçon de suggestion érotique (dans un manga, ce serait une petite culotte, là c’est l’héroïne qui prend une douche), et des mini vengeances contre des bullies par un héros taciturne et trop balèze, mais qui ne le sait pas encore (Qiro). Un petit cliffhanger a la fin (re)lance l’intérêt autour de ce mystérieux centre REM, qui cache totalement son but réel.

Le dessin est maîtrisé, égal et le trait est épais. Les couleurs sont également très présentes, ce qui donne un sentiment de planches chargées. Les personnages sont stéréotypés dans leur identité visuelle également, ce qui facilite l’identification. Les traits sont en effet exagérés pour accentuer le caractère, tels les grands yeux du gentil costaud, les positions courbées et la mine boudeuse de Qiro, etc.

L’action est bien rendue, dynamique et les effets de couleurs plaisants. Graphisme et scénario convergent vers un public ado ou jeune adulte, et il y a des chances que Creepy Past plaisent aux 12-14 ans car il est cohérent et adapté. Pas de sang ni de gore, pas de références sexuelles déplacées. Pas de grande émotion non plus en revanche, il lui reste encore à nous convaincre à ce niveau tant il donne tout trop vite au lecteur, sans même que l’on entrevoie l’horreur promise.

Creepy Past #1
Tapi dans l’ombre
64 pages
Giovanni Rigano – Bruno Enna – Giovanni Di Gregorio
Editions Paquet
Parutio,: 13 janvier 2021

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.