Dans mon village, on mangeait des chats, la critique

Philippe Pelaez et Francis Porcel signent, avec Dans mon village, on mangeait des chats, le parcours initiatique d’un jeune garçon dans le crime organisé et son cortège de violence.

Ne le dites à personne, dans mon village, on mangeait des chats. Et oui, bien malin celui qui aurait soupçonné le subterfuge du père Charon avec son fameux pâté de foie pour lequel les gourmets n’hésitaient pas à faire de longues distances. À la fois le boucher et le maire du village – et bien d’autres rôles encore – «La Charogne» avait l’ascendant sur les habitants, pas un pour broncher. Puis, un jour, il a disparu… Mon nom à moi, c’est Jacques ; je n’ai que quatorze ans mais, attention à celui qui me cherche, car, même si je ne ressens pas la douleur, la haine a déjà envahi mon âme.

Dans mon village, on mangeait des chats. Voilà un titre plutôt étonnant pour un album de BD. Sauf peut être pour Philippe Pelaez qui s’est déjà fait remarquer avec, entre autres, une autre série au drôle de titre, Un peu de tarte aux épinards, dont deux excellents albums sont déjà parus aux éditions Casterman. Avec Dans mon village, on mangeait des chats, l’éclectique et surprenant Philippe Pelaez change une nouvelle fois de registre et propose un polar très noir et très violent. Le scénariste dresse le portrait de Jacques, un jeune garçon qui, devenu meurtrier par la force des choses afin de sauver sa vie, va progressivement devenir une figure locale du crime organisé. Au fil des pages, le lecteur comprend l’origine de la colère et de la violence qui habitent le jeune garçon. Le récit est passionnant. On suit avec délectation, et même une certaine empathie, l’itinéraire de ce jeune garçon, originaire d’un petit village de campagne, qui se construit une carrure de malfrat à force coups bas et manipulations, d’audace et de ruse. Captivant et percutant.

Si de prime abord le dessin de Francis Porcel peut ne pas plaire à tout le monde, force est de constater que son style, brut et rude, apporte une profondeur et une noirceur supplémentaire au récit de Philippe Pelaez. Par son trait réaliste et sombre, il créé une ambiance et une atmosphère propice à embarquer un peu plus le lecteur dans ce polar original.

Sombre à souhait, bien structuré et captivant, Philippe Pelaez et Francis Porcel proposent avec Dans mon village, on mangeait des chats un polar orignal dans lequel ils retracent, avec réussite, l’itinéraire, fait de hauts et de bas, d’un jeune garçon devenu un malfrat.

Dans mon village, on mangeait des chats
56 pages
Philippe Pelaez – Francis Porcel
Grand Angle
Parution : 10 juin 2020

1 réaction sur “ Dans mon village, on mangeait des chats, la critique ”

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