Expo : “Will Eisner, du Spirit au roman graphique”

CBBD

Le Centre Belge de la Bande Dessinée accueille tous les ans plusieurs expositions temporaires. Jusqu’au 2 mars 2014, Will Eisner est mis à l’honneur au CBBD au travers de l’exposition “Will Eisner, du Spirit au romain graphique”. Une occasion exceptionnelle de découvrir les originaux de cet auteur de bande dessinée de grand talent.

Will Eisner (1917 – 2005) est considéré comme l’un des maîtres de la bande dessinée mondiale du 20ème siècle. Il est d’abord connu pour avoir créé le Spirit en 1940, un super-héros en costume bleu. Mais la notoriété de Will Eisner repose également sur l’invention du terme “graphic novel” (autrement dit “roman graphique”), format des oeuvres qu’il réalisera dans la seconde partie de sa vie.

Cette exposition rend hommage à un des fondateurs de la bande dessinée moderne. Moins connu en Europe, Will Eisner est un artiste reconnu aux Etats-Unis. Il a d’ailleurs donné son nom, en 1988, aux oscars de la bande dessinée américaine, les Will Eisner Awards. Très doué et précoce, Will Eisner a fait partie des pionniers du comic book, les bandes dessinées américaines.

Du Spirit….
C’est pour le supplément du Tribune Syndicates que Will Eisner a créé en 1940 le Spirit. L’histoire raconte les aventures de Denny Colt, un criminologue assassiné par un savant fou mais qu’un sérum a rendu immortel. Il devient alors un justicier traquant les criminels avec l’aide du commissaire Dolan et de son fidèle Ebony. Spirit est un superhéros, dont la seule référence vestimentaire aux superhéros est un masque sur les yeux, que l’auteur a ajouté au costume de son héros pour satisfaire son éditeur. Deux choses ont fait le succès de la série : le second degré et l’inventivité graphique. Par exemple, la première page intègre souvent le titre dans le décor, les personnages apostrophent le lecteur et les cases disparaissent.

…au roman graphique
Will Eisner se lance a soixante ans dans un projet ambitieux et novateur : “A Contract with God”. L’auteur raconte, dans cette bande dessinée, une histoire de rédemption, inspirée de ses souvenirs d’enfance. Si bien évidemment, ce n’est pas le premier à utiliser l’autobiographie pour écrire une bande dessinée, il reste à l’origine de l’expression pour qualifier sa démarche : le “graphic novel”, soit le roman graphique. Will Eisner s’affranchit du cadre et des cases, en proposant des dessins pleines pages, en utilisant de longs narratifs ou poussant à l’extrême l’ellipse narrative.

Will Eisner propose une œuvre majeure dans l’univers de la bande dessinée. L’exposition du CBBD, fort bien documentée de planches originales dans un cadre sobre et simple, est très intéressante. Elle explique l’évolution du travail de l’auteur de façon claire.

Une exposition à découvrir, et un auteur à (re)lire sans tarder !

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