Johann Corgié, dans la case | Vermines #1

une Case en plus vous propose de rentrer Dans la case d’un auteur de bande dessinée, qu’il soit scénariste, dessinateur ou encore coloriste. Dans la case, c’est simple, l’auteur choisit une case au sein de son dernier album, explique son choix et la décrypte pour vous.

Aujourd’hui, c’est au tour de Johann Corgié de nous faire entrer dans la case. Johann a choisi la case 1 de la page 48 du tout premier tome de Vermines, réalisé avec Mathieu Salvia aux éditions Dupuis.

« Bon, choisir une case pour illustrer un album c’est compliqué. Alors autant choisir ma case préférée.

Cette case arrive alors que Marcus est déjà dans les « coulisses » de notre réalité. Ce n’est pas une case pivot scénaristiquement mais je trouve qu’elle illustre parfaitement les coulisses et les vermines. Délirantes, effrayantes, un poil mignonnes (pour certaines), et sans limites. Donc, une maison vivante qui marche dans le cas présent. Je savais que cette case serait importante à la lecture du scenario de Mathieu Salvia. Appréhension et excitation. Seule exigence de Mathieu, une porte/bouche et un coté organique. J’ai fait plusieurs recherches et bien sûr, mon gentil scénariste a préféré celle qui avait le plus de détails chiants à faire 😀

La phase du storyboard me sert essentiellement à trouver mes cadrages, angle de caméra et répartition des masses pour la composition. Si je peux trouver les attitudes ou expression, tant mieux, mais c’est souvent au crayonné ou à l’encrage que je m’en charge.

Le crayonné donc, j’essaye d’éviter cette étape, autant que faire se peut, c’est souvent une version plus clean de mon storyboard. Si je peux passer directement du storyboard à l’encrage je prefère, c’est un gain de temps. Souvent, cette étape me sert à affiner les posings des personnages, mais surtout la perspective des décors.

L’encrage, mon étape préférée, c’est là où j’ai l’impression de plus m’exprimer, je commence toujours à la ligne claire, puis la gestion des noirs et blanc et effets de matières dans un second temps mais je ne réfléchis pas trop mes encrages, c’est l’aventure. Comme je travaille en numérique, je peux revenir à volonté sur mes éléments, je grossis, réduits des éléments, rajoute ou enlève. Je reviens en arrière, je recommence jusqu’à ce que l’image me plaise.


Dans cette case, j’ai centré la maison pour en faire l’élément principal. Une contre-plongée pour lui donner de la grandeur et de la « puissance ». De chaque coté, nos deux héros, opposés dans leur réaction. Marcus, légèrement recroquevillé, il découvre et est apeuré par tout ces monstres, et Grey, droit, habitué à tout ça, dans son élément.

Pour la couleur, j’essaye au maximum de créer des ambiances fortes tout en laissant l’encrage s’exprimer. C’est un des premiers conseils que l’on m’a donné quand j’ai commencé dans la BD, en étant coloriste, toujours laisser la part belle au dessin. Donc pas trop de modelés poussés, de ton sombre etc. Pour cette case, comme nous sommes dans les « coulisses », j’ai essayé de mettre des couleurs plus fantaisistes. Plus de couleurs, plus de peps, pour marquer la différence avec la « réalité », plus terne. Et bien sur des contrastes de couleurs, ici rose/bleue violet ».

Merci infiniment à Johann Corgié qui a accepté de participer à la rubrique Dans la case. Et attendant la suite des aventures de Marcus Garner, retrouvez la chronique du tome 1 de Vermines publié aux éditions Deupuis.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.