Avec La Garùa, Arno Monin et Zidrou concluent L’Adoption, magnifique récit débuté il y a un an avec Qinaya.
L’amour ne se vole pas. L’amour ne s’achète pas. L’amour se mérite. Qinaya est repartie. Après l’arrestation de ses parents adoptifs pour enlèvement, elle a regagné son Pérou natal. Après un an et demi de recherches, Gabriel,
son « grand-père » de France, se rend à Lima pour la retrouver. Mais le vieux bourru va aller de désillusion en désenchantement, car en 18 mois, la petite a changé, elle a grandi… et elle a oublié son séjour en France. Elle a oublié son
« achachi », son grand-père…
Après un premier tome réellement magnifique qui réservait une surprise de taille aux lecteurs en fin d’album – la révélation du kidnapping de Qinaya et l’arrestation d’Alain – tout laissait à penser que Zidrou orienterait la suite de son dyptique vers les retrouvailles entre le grand-père et la jeune fille. Pas tout à fait. Le scénariste surprend une nouvelle fois le lecteur en emmenant le lecteur dans une autre direction à laquelle il ne s’attend pas. Bien entendu, la rencontre entre Qinaya et son grand-père d’adoption a bien lieu, mais celle-ci est bien vite expédiée pour se focaliser sur Gabriel lui-même qui fait face à ses doutes et atermoiements.
Zidrou propose une nouvelle fois un récit très humain et plein de tendresse. Il livre une sorte d’introspection personnelle de Gabriel, qui confronté au malheur des autres, va modifier progressivement son regard et sa façon de penser et ainsi pardonner à son fils.
Le talent d’Arno Monin n’est plus à démontrer. Ses dessins sont absolument magnifiques, à la fois émouvants, délicats, doux et très expressifs. Le dessinateur mélange cases avec dialogues et cases sans texte où Arno Monin s’attarde sur des détails tels que les mains ou les yeux pour mieux faire passer les émotions.
La Garùa, suite et conclusion de L’adoption est surprenante. On s’attendait à ce que les auteurs orientent le récit sur les retrouvailles entre la jeune fille et son grand-père, et il n’en est rien. Ce qui aurait pu entraîner une certaine déception du lecteur sans le talent de Zidrou pour surprendre et capter le lecteur. Un dyptique à découvrir absolument, si ce n’est pas déjà fait !
L’adoption #2
La Garùa
72 pages
Zidrou – Arno Monin
Grand Angle
Parution : 31 mai 2017
Justement, la force de se 2ème tome (et fin) est de se ré-inventer. De proposer un autre angle, plus réaliste sans doute, forcément moins léger moins “drôle” que le 1er.
Mais c’est ce qui fait la réussite de ce dyptique. Les auteurs ne tombent pas dans la facilité des bons sentiments, ne nous proposent pas une fin attendue. Les textes sont plus sobres, les gestes plus précis, nous amenant à respecter les sentiments et les émotions de Gabriel. On se retrouve vraiment spectateurs de ces moments de vie.
Une belle réussite