Après Une sœur, et entre deux épisodes de Lastman, Bastien Vivès signe Le chemisier, son nouveau roman graphique publié par les éditons Casterman.
Étudiante en Lettres classiques à la Sorbonne, Séverine n’est ni belle, ni laide, ni brillante, ni médiocre. La jeune femme coule une existence banale, sans éclat mais sans drame, aux côtés d’un compagnon qui lui prête moins d’attention qu’aux séries télévisées ou aux jeux vidéo. À l’issue d’un baby-sitting, elle se voit prêter un chemisier en soie qui va mystérieusement changer sa vie. Du jour au lendemain, les hommes posent sur elle un regard différent, chargé de désir. Le vêtement est-il doté d’un pouvoir magique ? Séverine l’ignore, mais elle constate qu’il lui permet de se sentir davantage en confiance. Et de reprendre en main son destin…
Bastien Vivés s’offre une nouvelle parenthèse en solo avec Le chemisier, un roman graphique dans lequel il s’intéresse à Séverine, une jeune fille assez banale qui va voir son quotidien bouleverser par un simple chemisier en soie. Alors qu’elle partage sa vie avec un jeune homme qui ne la regarde plus, ce chemisier va, comme par magie, transformer Séverine et lui apporter l’assurance dont elle avait besoin, faisant d’elle une autre personne. Avec ce chemisier, qui agit comme une révélateur, la jeune demoiselle se sent pousser les ailes et prend conscience de son pouvoir de séduction. Une nouvelle fois, Bastien Vivès surprend avec un récit intimiste et audacieux et propose une vision quelque peu pessimiste du couple qui s’obstine à vivre dans une certaine routine et monotonie, quitte à perdre un peu de soi.
Graphiquement, le travail de Bastien Vivés est une nouvelle fois impressionnant de maitrise. Le dessinateur joue avec les cadrages, variés et très graphiques et déploie un trait fluide et très minimaliste, qui laisse percevoir la tristesse et le désabusement de son héroïne.
Bastien Vivès signe avec Le chemisier un récit étonnant qui, s’il n’est pas forcement son meilleur album, offre un regard critique intéressant sur la perception de soi (et des autres) et un portait farfelu d’une femme qui se redécouvre…
Le chemisier
208 pages
Bastien Vivès
Casterman
Parution : 12 septembre 2018
Ping Petit Paul, la critique | une Case en plus