Stéphane Piatzszek et Jean-Denis Pendanx signent une aventure exotique dans l’Océan Indien avec Le maître des crocodiles.
Îles Banyak, Indonésie. Eté 1984. Un petit groupe de plongeurs débarque dans un minuscule archipel au large de l’île de Sumatra en Indonésie. Ils sont documentaristes et militants écologiques. Léo, sa femme Isabelle et leur ami Bernard. Venus du bout du monde au service d’une cause : l’écologie. ils veulent démontrer par le film qu’ils préparent comment l’homme en détruisant son environnement se détruit lui-même. Mais, le projet tourne à la tragédie quand Isabelle, enceinte, est dévorée par un crocodile géant sous les yeux de Léo. Avec le concours des habitants de l’île, Léo et Bernard partent en chasse du reptile géant… S’ils échouent à le tuer, ils le blessent à l’oeil dans un combat titanesque. Léo ressent un curieux lien avec l’animal. Secondé par Bernard et Sap, un jeune Indonésien, il plonge dans le repaire sous-marin du crocodile. Il échoue une fois de plus à le tuer. Mais, mystérieusement, le monstrueux animal le laisse emporter le cadavre de sa femme. Trente ans plus tard, Léo retrouve les îles Banyak, dans un territoire traumatisé depuis le tsunami survenu en 2004. Léo dit vouloir en finir avec celui que les autochtones appellent désormais « N’a-qu’un-oeil »….
Sur fond de récit écologique à charge, Stéphane Piatzszek raconte une histoire de vengeance. Celle de Léonard qui souhaite, 30 ans après les faits, tuer le responsable de son malheur, “N’a-qu’un-œil”, un gigantesque crocodile. Si Le Maitre des crocodiles souffre immanquablement de la référence à Moby Dick de Melville ou encore aux Dents de la mer, le scénario de Stéphane Piatzszek reste intéressant et plutôt prenant. Le récit surprend le lecteur et les scènes d’attaques du crocodiles sont impressionnantes. On reste marqué par la violence de la première attaque comme l’a été Léonard, héros de cette histoire. Et au-delà de cette chasse au crocodile spectaculaire, le scénariste peint la réalité politique de ces îles, les difficultés et la misère de leurs habitants…
Graphiquement, Jean-Denis Pendanx peint de très belle manière ces paysages exotiques, avec beaucoup de couleurs et de lumières. Le dessinateur est aussi à l’aise dans les décors terrestres avec cette végétation luxuriante que dans les scènes maritimes avec ses couleurs plus sombres. Les scènes d’attaques de crocodiles sont très crédibles et le découpage du dessinateur apporte cette tension nécessaire.
Entre drame écologique et chasse au crocodiles, Le Maître des crocodiles est un récit poignant qui marque les esprits !
Le maître des crocodiles
Stéphane Piatzszek – Jean-Denis Pendanx
Futuropolis
Parution : 11 février 2016
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