Le ravageur #1, la critique

Avec La hache et le rêve, premier tome d’un dyptique, suivez Gunnar le viking à travers sa quête d’ailleurs dans Le Ravageur, du prolifique Eric Corbeyran et Nicolas Bègue.

Gunnar est un jeune viking capable d’une extrême violence sur le champ de bataille. Aussi rêveur qu’agressif, ce guerrier impitoyable se fie à ses songes pour décider de ses prochaines aventures. Sur ses terres et par-delà, il va bientôt devenir : Le Ravageur !

Le récit débute par une bataille sanglante par laquelle la roue du destin de Gunnar se met en branle, alors qu’il perd son père. Ne jugeant pas son frère légitime en termes d’honneur et de courage, Gunnar quitte les siens pour vivre l’aventure. Dans Le Ravageur, comme son nom ne l’indique pas du tout, Eric Corbeyran nous conte un voyage. Gunnar rêve d’Orient et il suivra ce songe offert par les dieux à travers batailles et rencontres, traversant pays et continents. Frère de roi, homme libre, esclave, il verra le froid et le soleil. Le récit prend de l’épaisseur alors que la soif de sang de Gunnar laisse place à la soif de comprendre et d’apprendre, lorsqu’il accepte de devenir un temps spectateur. Il est un peu dommage que le rythme s’accélère sur la fin du récit pour revenir au ton du début, sanglant et rapide, bien que le but soit clairement de souligner la haute mortalité de l’époque et la tragédie qui frappe le héros afin qu’il poursuive son rêve sans s’arrêter en chemin.

Le dessin de Nicolas Bègue est en parfaite adéquation avec le scénario. Les personnages ne sont pas particulièrement beaux, les corps sont imparfaits, et cela sert le réalisme autant que la justesse des décors. Que ce soit dans le nord sauvage ou dans les cités du sud, les planches respirent. Les scènes de combat sont nombreuses et sont parfaites de fluidité. La mise en scène ne souffre pas de réel défaut, chaque personnage est à sa place dans chaque lieu, et tout est juste.

Le Ravageur aurait pu être une mini odyssée grecque si le choix ne s’était pas porté sur un rythme plutôt rapide, tragédie assez violente qui ne tombe jamais dans l’humour et se pose (pause) à peine. Prévu en 2 tomes, le premier suscite l’intérêt, et si le second apportent encore du voyage, du combat, un développement intéressant de Gunnar et une belle fin, c’est une courte série qui vaudra le détour.

Le ravageur #1
La hache et le rêve

56 pages
Eric Corbeyran – Nicolas Bègue
Robinson
Parution : 17 mars 2021

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