Le roi singe #3, la critique

Les dieux et les démons mettent les pauvres pèlerins à l’épreuve dans le tome 3 du Roi Singe de Tsai Chaiko, La disgrâce de Wukong. 

Le Roi Singe est un personnage très populaire en Chine et au Japon. Ce singe, héros doué de parole et de conscience, est connu pour sa force, sa rapidité et ses pouvoirs magiques extraordinaires, mais également pour son naturel espiègle et son passé d’irrépressible trouble-fête. Cette légende ancienne a été rendue célèbre par un livre écrit au XVIe siècle par Wu Cheng’en dont le titre est traduit en français de différentes manières : Le Roi des singes, La Pérégrination vers l’Ouest, Le Singe pèlerin ou encore Le Voyage en Occident. 

Nous retrouvons Tang, Sun et Zhu dans leur voyage vers le berceau du bouddhisme alors qu’un nouveau pèlerin se joint à eux et complète la drôle d’assemblée. Une légère lassitude gagne le lecteur, tant Tang semble loin de l’illumination, humble mais toujours immature. Il est paradoxalement fade, sans grande dimension à côté de ses disciples. Le rythme vient des “épreuves sur la route” mais quand ce ne sont les démons qui créent le péril, ce sont Sun ou Zhu eux-mêmes qui causent le désordre. Leurs chamailleries permanentes allègent le ton et Chaiko n’hésite pas à user du comique de répétition, quand Sun se fait espiègle ou colérique ou lorsque Zhu laisse son estomac guider ses pas. On peut se demander si Sun apprendra un jour, Sha semblant bien plus vertueux dès le départ et amenant une fraîcheur bienvenue à la dynamique du groupe. Sans surprise, la témérité aveugle de Sun lui vaudra d’être banni par Tang. 

Un point positif se trouve côté dessins. La maîtrise graphique de Chaiko est certaine, comme dans les deux premiers tomes. Humains ou anthropomorphes sont réussis et expressifs, malgré des visages féminins un poil redondant. Nous souhaitions surtout trouver davantage de variété dans les décors et nous sommes servis. Les territoires traversés sont dépaysants et brisent le léger sentiment de monotonie qui menaçait de s’installer dans le tome 2. 

Qui du maître rigide ou du disciple buté est le plus immature ? La disgrâce de Wu kong de Chaiko est moins bon que le premier tome du Roi Singe mais meilleur que le second. Nous avons beaucoup d’attentes pour la fin ce récit qui interviendra dans le tome 4, et notamment qu’elle corrige les quelques défauts de ses prédécesseurs.

Le roi singe #3
La disgrâce de Wu Kong 

80 pages
Tsai Chaiko
Editions Paquet
Parution: 5 août 2020

Retrouvez les chroniques des deux premiers tomes du Roi Singe: Pagaille au palais Céleste et Le voyage en occident.

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