Les Démonistes #1, la critique

Fans de fantasy, d’invocations et d’humour sous la ceinture, rejouissez-vous ! Vlad, le tome 1 de Démonistes d’Olivier Gay, GeyseR et Gibie vous transporte à Surin, alors que tout menace de partir a vau-l’eau. 

Diplômés de la prestigieuse Académie de Surin, les démonistes sont capables d’invoquer des démons plus originaux et dangereux les uns que les autres. Mais lorsqu’un portail magique apparaît près de la capitale sans que personne ne parvienne à la refermer, l’inquiétude monte dans le royaume. Le roi se résout à faire mander l’un des plus puissants démonistes, en exil depuis des années. Cette faille est-elle liée au drame qui s’est noué dans les salles de classe vingt ans plus tôt ? Et si le destin du monde dépendait d’un amour d’adolescence ?

Le scénario est simple : seul un mage retiré du monde peut vaincre une menace soudaine. Une joyeuse assemblée se met en branle pour le retrouver et les péripéties s’ensuivent. Cela ne semble pas être le but de Démonistes de proposer de la densité, du sérieux. Olivier Gay, le scénariste, confie avoir des facilités avec le public adolescent, qui a le même “humour foireux” que lui, et nous mentirions en disant ne pas avoir ri une seule fois. Démonistes vise clairement les adolescents avec un humour très situationnel, accessible et bien senti. Il se fait parfois graphique : les démons invoqués par les protagonistes sont inspirés et assez drôles. Entre le démon poulet qui reconnaît volontier son incompétence pour finir par citer du Cyrano de Bergerac et le monstre aux 4 mains qui parlent et se charrient, on est bien servis. Le côté Pokémon détourné des invocations, fonctionne bien. Et il se fait parfois textuel, dans les dialogues complètement barrés, bardés de références à la pop culture, de jeux de mots, ou dans bulles “voix off”. Ceux qui connaissent Lanfeust ne seront pas dépaysés.

Avec tout ce que la mise en scène fait faire à ses personnages, GeyseR a du mérite à garder le tout lisible. Le moins qu’on puisse dire est que c’est dynamique et que le graphisme sert l’humour à 300%. Le dessin est agreable, en revanche il est irrégulier dans le rendu des visages des héros. Tous les protagonistes sont reconnaissables mais ils subissent quelques déformations ou imprécisions dans certaines cases. Les décors ne sont pas trop chargés, hormis quelques cases plus touffues, probablement pour conserver justement cette fluidité de lecture, ce dynamisme. Les couleurs font très fantasy, avec des effets éclatants, renforçant l’angle “magie oui, mais pas realiste”.

Le tome 1 de Démonistes est drôle, gore, irrévérencieux, débile et donc très fun. S’il est dommage que GeyseR ne livre pas des planches d’égale qualité, surtout lorsqu’on a pu observer ses travaux préparatoires, son trait convient totalement à l’humour d’adulte attardé – assumé – d’Olivier Gay et rend très plaisante la lecture du premier tome. L’histoire accroche assez pour qu’on lise le deuxième tome lorsqu’il sortira.

Les Démonistes #1
Vlad

Olivier Gay – GeyseR
Drakoo
Parution: 3 février 2021

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