Laurent-Frédéric Bollée, accompagné de Serge Fino, lance, Les Maitres-Saintiers, une saga inspirée par la vie de sa propre famille et nous fait découvrir un artisanat méconnu, les saintiers (fondeurs de cloches ambulants).
1788. Étienne et François Rochebrune sont deux frères jumeaux aux caractères diamétralement opposés : Étienne, l’intellectuel, passe sa vie dans les livres, tandis que François, plus impulsif, est une vraie force de la nature. Ils descendent d’une longue lignée de maîtres saintiers dont le métier consiste à dessiner, sculpter et fondre les cloches. En recherche d’un chantier où exercer leurs talents, ils arrivent à la ville de Châtellerault. Ici, les gens se plaignent de la cacophonie produite par les cloches en piteux état de l’église Saint-Jacques. Comme il est de coutume de croire que les jumeaux portent malheur, les fidèles voient les frères Rochebrune d’un mauvais œil. Pourtant le maire de la ville décide de leur confier le chantier. Après une brève inspection, les jumeaux constatent l’étendue des dégâts et découvrent, gravées sur les cloches, de mystérieuses inscriptions en latin datant du XIVe siècle qui dévoileraient l’emplacement du tombeau de la Vierge Marie !
Sur le même principe que Les Maitres de l’orge, de Jean Van Hamme et de Francis Vallès, déjà édité par les éditions Glénat, chaque album proposera de suivre la saga de la famille Rochebrune tout au long de différente époque. Une idée intéressante qui permettra très certainement, en plus de l’évolution de la famille, de montrer l’évolution du métiers de saintiers et la quête ésotérique qui est introduite dans ce premier tome À l’accord parfait, 1788.
Dans le scénario de ce premier album, Frédéric Bollée nous embarque littéralement dans un univers totalement méconnu mais qui lui tient à cœur. Le récit, même s’il a du mal à se lancer et à se mettre en place dans les premières pages, monte très vite en intensité pour se terminer dans un final explosif. Les deux dernières pages sont particulièrement percutantes et époustouflantes et laissent entrevoir une suite à la série très intéressante avec le développement de l’aspect ésotérique notamment.
Graphiquement, le travail de Serge Fino est classique, élégant et très agréable. On apprécie la précision dans ses décors. Son trait réaliste, bien qu’un peu figé au niveau des visages, s’accorde parfaitement avec l’histoire.
À l’accord parfait, 1788, le premier tome des Maîtres Saintiers est un album introductif qui pose les bases et contours de cette saga familiale qui s’annonce à la fois passionnante et dramatique.
Les Maîtres Saintiers #1
À l’accord parfait, 1788
Laurent-Frédéric Bollée – Serge Fino
Glénat
Parution : 11 mars 2015