A l’occasion du 70ème anniversaire de Lucky Luke, cowboy solitaire créé par Morris, Dargaud publie L’homme qui tua Lucky Luke, l’hommage de Matthieu Bonhomme.
Par une nuit orageuse, Lucky Luke arrive dans la bourgade boueuse de Froggy Town. Comme dans de nombreuses villes de l’Ouest, une poignée d’hommes y poursuit le rêve fou de trouver de l’or. Luke souhaite y faire une halte rapide. Mais il ne peut refuser l’aide qui lui est demandée : retrouver l’or dérobé aux pauvres mineurs du coin la semaine précédente. Avec l’aide de Doc Wesnedsay, Lucky Luke mène une enquête dangereuse, car il est confronté à une fratrie impitoyable qui fait sa loi à Froggy Town, les Bone…
Lucky Luke célèbre ses 70 ans cette année. Du coup, les éditions Dargaud ont décidé de mettre le cowboy solitaire à l’honneur avec la publication de deux albums hommage. L’homme qui tua Lucky Luke, réalisé par Matthieu Bonhomme, est le premier titre à paraître.
Le titre, L’homme qui tua Lucky Luke, et la toute première page de l’album, où l’on voit le célèbre cowboy solitaire jonché sur le sol, donnent le ton et créent une véritable surprise. Lucky Luke est mort. Ou presque. Grand fan du cowboy solitaire depuis l’enfance – “C’est bien Lucky Luke qui m’a amené à faire de la BD mon métier” -, Matthieu Bonhomme propose sa vision de Lucky Luke à la fois plus réaliste et plus sérieuse que celle de son créateur Morris. Par exemple, on ne retrouve pas l’humour de la série originelle et, dans L’homme qui tua Lucky Luke, Jolly Jumper ne parle pas… Au delà, L’homme qui tua Lucky Luke est une aventure réussie et dynamique, un western efficace et musclé qui tient le lecteur en haleine de la première page à la dernière. En sortant du cadre traditionnel, Matthieu Bonhomme capte le lecteur, certes plus adulte, et propose de nombreux rebondissements jusqu’à la mort de l’homme qui tire plus vite que son ombre. Le scénariste en profite pour expliquer de façon maligne comment Lucky Luke a été amené à arrêté la cigarette.
Graphiquement, Matthieu Bonhomme s’approprie complétement l’univers de Lucky Luke et son héros. Il dessine un Lucky Luke beaucoup plus moderne, plus réaliste et plus longiligne qui reste toutefois reconnaissable grâce à son look jean, chemise jaune et gilet noir. Matthieu Bonhomme plonge le lecteur dans de magnifiques décors de westerns et propose une belle vision de ces grands espaces et de très jolis paysages. Il respecte les codes couleurs instaurés par Morris en proposant de nombreuses cases, très belles, d’aplats en bichromie.
Après la lecture de L’homme qui tua Lucky Luke, on se pose la question de savoir s’il s’agit bien d’un album de Lucky Luke. En effet, contrairement à la série Spirou et Fantasio qui a été dessinée par de nombreux auteurs aux styles graphiques différents et qui fait l’objet, elle aussi, d’une collection parallèle où des auteurs peuvent proposer leur version du groom, le style graphique de Lucky Luke n’a jamais changé si bien que le découvrir sous un trait plus réaliste peut surprendre et déranger le puriste.
Reste que cette version proposée par Matthieu Bonhomme offre un nouveau regard intéressant sur cette série mythique.
L’homme qui tua Lucky Luke
Matthieu Bonhomme
64 pages
Dargaud
Parution : 1er avril 2016