Une Case en plus vous propose de rentrer Dans la case d’un auteur de bande dessinée, qu’il soit scénariste, dessinateur ou encore coloriste. Dans la case, c’est simple, l’auteur choisit une case au sein de son dernier album, explique son choix et la décrypte pour vous.
Aujourd’hui, c’est au tour de Libon de nous faire entrer dans une case de son dernier album, Les cavaliers de l’apocadispe #1, publié chez Dupuis. Il a choisi pour vous la case 8 de la page 62.
« Pas évident d’extraire un tout petit bout… Une case est marrante parce qu’il y a un dialogue particulier une page avant, ou des éléments qui vont interagir à ce moment-là, que je mets en place pendant longtemps, il me faut beaucoup d’espace.
C’est pour ça que je n’écris jamais de strips et que je fais encore moins de dessins « seuls », je ne peux pas faire court ! Sergio Salma (avec qui je fais Animal Lecteur) a ce talent de condenser beaucoup de choses en peu de cases, moi j’ai pas…
Bref, sortir une case de l’histoire, ce n’est pas simple !
J’ai sélectionné cette case pour une raison particulière. L’histoire dont elle est tirée, Le cadeau de départ, raconte comment, suite à un enchainement d’idées pas très malines, trois gamins perdent leur professeur de musique, une vieille dame très gentille. Ils la perdent littéralement : ils l’ont posée quelque part, elle n’est plus là, ils ne savent pas où elle est, et il faut absolument qu’elle soit présente pour la petite cérémonie de départ à la retraite.
Cette scène arrive vers la fin, c’est l’idée du désespoir : se déguiser et remplacer la prof. Je cherchais un détail qui ferait que cette idée, mauvaise dès le départ, aille au-delà du raté. C’est là que j’ai pensé à « fais une tête, un peu comme si tu étais de prof de musique ». Un des personnages propose l’idée, et l’autre essaie.
Je cherche des idées un peu tout le temps, quand je fais les courses, tout ça. Et c’est extrêmement rare, mais ça arrive : je pouffais tout seul au rayon yaourts en pensant à ma propre blague, la tête qu’on peut faire en essayant de « faire une tête de prof de musique ». Puis je pouffais tout seul en la dessinant, parce qu’on ne peut pas « faire une tête de prof de musique » mais le personnage essaie un truc.
Du coup, j’ai choisi cette case, parce que c’est une case qui m’a fait rire moi-même. C’est rare mais ça arrive, alors je l’aime bien ».
Nous remercions chaleureusement Libon pour sa participation à la rubrique Dans la case. Retrouvez la chronique du premier tome des Cavaliers de l’apocadispe.