Avec Luminary, Luc Brunschwig et Stéphane Perger revisitent et réinterprétent la série Photonik, imaginée par Ciro Tota, au cours de laquelle Taddeus Tenterhook, un adolescent new-yorkais, orphelin, solitaire, bossu et complexé, est transformé accidentellement, lors de l’explosion d’un « luminotron » en Photonik, un « homme de lumière » aux super-pouvoirs.
Pitsboro, sud des États-Unis, juillet 1977. Une journée d’été pas tout à fait comme les autres. Les infos annoncent un pic de chaleur jamais atteint depuis plus de trente ans. Billy, jeune employé noir d’un cirque, assiste une tigresse de la troupe mettant bas. Tout le monde est ébahi par le don qui lui permet de maîtriser la bête sauvage. De l’autre côté du pays, à New-York, une gigantesque explosion de lumière survient au cœur de la ville. Tout dans un rayon de plusieurs centaines de mètres a été littéralement anéanti. Tout, sauf un homme, indemne, au milieu des décombres. Cet homme, c’est Darby McKinley, admis quelques semaines plus tôt à la clinique d’où provient l’épicentre de l’explosion. Ce serait donc lui l’origine du phénomène. Reste à savoir d’où lui vient ce pouvoir. Et ce qu’il compte en faire…
Cela fait un certain temps déjà que Luc Brunschwig rêvait de proposer une histoire de Super-Héros. Après avoir été à deux doigts de reprendre le scénario de Photonik alors qu’il avait 18 ans, il aura fallu attendre prêt de 30 ans pour que le scénariste réalise enfin son rêve. Et franchement, il aurait vraiment été dommage que cet album, Canicule, n’existe pas. C’est une vrai réussite ! Le scénariste propose un premier tome captivant et embarque le lecteur du début jusqu’à la fin. De Photonik, Luc Brunschwig conserve le trio de personnages centraux – à savoir l’enfant, le jeune bossu et le vieil homme – et s’en inspire librement pour les transposer à sa manière dans un environnement plus contemporain mais aussi plus politisé et plus social, véritable marque de fabrique de l’auteur. Luc Brunschwig construit son récit pièce par pièce et développe son univers en y mêlant expériences gouvernementales, racisme, Black Panthers et vengeance. L’auteur s’attache également à construire et développer la personnalité de ses héros, qui, au ban de la société, souffrent de discrimination, renforçant ainsi leurs liens avec le lecteur…
Graphiquement, le travail de Stéphane Perger est tout simplement remarquable et époustouflant. Page après page, le lecteur en prend plein les yeux. Malgré les thèmes abordés et les événements qui se déroulent devant nous, on ressent une certaine féérie/poésie grâce aux dessins en couleur directe de Stéphane Perger. Le dessinateur propose en effet un dessin très lumineux et dynamique. Le découpage n’est pas en reste avec une mise en scène très cinématographique qui renforce l’immersion dans le récit.
Attention, coup de cœur ! Le premier tome de Luminary est excellent et tient toutes ses promesses. Luc Brunschwig et Stéphane Perger installent un univers flamboyant où se mêlent complot, action, suspens et des personnages attachants. Dès la première page, le lecteur est capturé pour son plus grand plaisir. Il ne faut tout simplement pas passer à côté de cet album.
Luminary #1
Canicule
144 pages
Luc Brunschwig – Stéphane Perger
Editions Glénat
Parution: 9 mai 2019