Chez Sarbacane, Victor Marco signe Nous sommes sportacus, un thriller assez étonnant.
L’équipe du magasin Sportacus, menée par Rodolph, le responsable du rayon randonnée, est en week-end de cohésion. Tous profitent du bon air de la montagne, quand une énorme explosion fait naître un champignon nucléaire à l’horizon. Les voilà en situation de survie, coupés de tout. Sans réseau et sans vivres, la situation vire rapidement au cauchemar surréaliste et violent. « Nous sommes Sportacus ! » s’écrie le chef d’équipe de plus en plus tyrannique pour motiver ses troupes. « Nous sommes Sportacus », répond l’équipe dans un écho de plus en plus anxieux.
Nous sommes sportacus est un récit original et décalé qui voit une équipe d’un magasin de sport, dont les chiffres sont en baisse, partir en week-end de cohésion avec leur manager afin de ressouder les liens de l’équipe. Seulement le week-end ne va pas exactement se passer comme prévu. C’est un véritable récit catastrophe que signe Victor Marco qui ne lésine pas sur le coté trash et gore pour en faire voir de toutes les couleurs aux membres de l’équipes du magasin Sportacus. Tout au long de cette aventure décalée à l’humour noir qui frise l’absurde, le scénariste exploite à fond la bassesse et les mauvais sentiments de chaque individu qui n’hésite pas à s’écharper pour rester en vie. Au travers de son récit, Victor Marco n’hésite pas à critiquer la société actuelle, trop corporate, qui impose une pression salariale et un certain esprit d’entreprise aux individus qui éprouvent par ailleurs des difficultés dans leurs relations humaines. L’idée est géniale mais on regrette tout de même le rythme très lent de ce récit dont certains passages trainent en longueur au risque de malheureusement perdre le lecteur..
La partie graphique atténue indéniablement le côté trash de Nous sommes sportacus. En effet, les personnages anthropomorphes tout mignons de Victor Marco, les décors simples et épurés et surtout la mise en couleur très colorée viennent s’opposer visuellement au récit et masquent le côté lâche et bras cassé de ces petits héros.
En mixant intelligemment un récit trash à des dessins très mignons, Victor Marco signe un album totalement décalé, étrange mélange entre un récit catastrophe frisant l’absurde et une critique sévère de notre société actuelle trop corporate. En cela, Nous sommes Sportacus est un récit (d)étonnant !
Nous sommes Sportacus
208 pages
Victor Marco
Sarbacane
Parution : 2 mai 2018