Peau d’homme, la critique

En mêlant la religion et le sexe, la morale et l’humour, la noblesse et le franc-parler, Peau d’homme, de Hubert et Zanzim, invite le lecteur tant à la libération des mœurs qu’à la quête folle et ardente de l’amour. 

Dans l’Italie de la Renaissance, Bianca, demoiselle de bonne famille, est en âge de se marier. Ses parents lui trouvent un fiancé à leur goût : Giovanni, un riche marchand, jeune et plaisant. Le mariage semble devoir se dérouler sous les meilleurs auspices même si Bianca ne peut cacher sa déception de devoir épouser un homme dont elle ignore tout. Mais c’était sans connaître le secret détenu et légué par les femmes de sa famille depuis des générations : une « peau d’homme » ! En la revêtant, Bianca devient Lorenzo et bénéficie de tous les attributs d’un jeune homme à la beauté stupéfiante. Elle peut désormais visiter incognito le monde des hommes et apprendre à connaître son fiancé dans son milieu naturel. Mais dans sa peau d’homme, Bianca s’affranchit des limites imposées aux femmes et découvre l’amour et la sexualité. 

Peau d’homme est l’un des derniers albums scénarisé par le regretté Hubert à qui l’on doit, par ailleurs, la formidable série des Ogres-Dieux. Avec tout son talent, Hubert propose un incroyable récit dans lequel il aborde des thématiques très contemporaines et modernes telles que le rapport à la religion, la sexualité, l’homosexualité et la question du genre au sens large, le tout avec une extraordinaire aisance. Pourtant, le point de départ de cette histoire est assez classique. Bianca, une jeune fille de bonne famille, se voit contrainte d’épouser, comme le veut l’époque, un homme qu’elle ne connaît pas lors d’un mariage arrangé. Pour s’approcher de son futur mari et apprendre à la connaître avant leur mariage, Bianca va revêtir une peau d’homme, qui va l’embarquer dans une vraie réflexion sur la place des femmes, des homosexuels, de l’amour et de la religion dans la société. C’est un récit si intense et captivant qu’on se laisse immédiatement envahir, si bien qu’il est impossible de décrocher des 160 pages que compte cet album avant la fin de l’histoire. C’est un récit provocateur par sa thématique mais ô combien humain, rafraichissant et très drôle. Jouissif !

Aux dessins, on retrouve Zanzim dont on avait particulièrement aimé L’île aux femmes. Il insuffle indéniablement sa patte à ce récit avec son trait charmant, simple et fin, un peu rétro. On apprécie notamment le découpage très original du dessinateur dont certaines cases proposent une véritable incursion dans le récit.

C’est un album merveilleux et séduisant que livrent Hubert et Zanzim. Ils embarquent le lecteur dans un récit très original mêlant habillement divertissant et réflexion, sans pour autant que l’humour en pâtisse. Ce Peau d’homme est une petite pépite.  

Peau d’homme
160 pages
Hubert – Zanzim
Editions Glénat
Parution : 3 juin 2020

1 réaction sur “ Peau d’homme, la critique ”

  1. GojoSatoru Réponse

    ce livre est géniale, bien sûr il contient quelque allusion sexuelle, et pour cela je le déconseille au moins de 14 ans, mais liser le il vous feras “joire” de plaisir au furent et a mesure de la lecture.

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