Pierre Alary, dans la case | Don Vega

une Case en plus vous propose de rentrer Dans la case d’un auteur de bande dessinée, qu’il soit scénariste, dessinateur ou encore coloriste. Dans la case, c’est simple, l’auteur choisit une case au sein de son dernier album, explique son choix et la décrypte pour vous.

Aujourd’hui, c’est au tour de Pierre Alary de nous faire entrer dans la case. Il a choisi la case de la page 22 de Don Vega qu’il a réalisé aux éditions Dargaud. 

« Aucune pertinence particulière sur cette case. La composition est assez classique : un premier plan sombre qui va amener le regard du lecteur vers la zone où se passe l’action. Cette zone est elle aussi bien centré dans l’image, endroit où le regard va se porter naturellement, avant d’être amené, ou non, ailleurs dans l’image, suivant le bon plaisir du narrateur.

De fait , les couleurs sont travaillées en fonction de ce centre d’interêt. Elles sont posées de façon à ce que tout converge vers cette « zone » au centre de l’image. Par un léger dégradé de valeurs qui vont du plus foncé, à l’extérieur, vers le plus clair, au centre.

Le véritable atout de cette case est sa taille. C’est ce que les américains appelle une « splatch-page ». En fait, c’est un véritable plaisir pour un narrateur. Et c’est là, l’un des intérêts d’avoir une grosse pagination. On peut se permettre de « retenir » l’action, pour l’amener à « exploser » sur des grandes cases de mise en place ou d’illustration. Cela donne un souffle au récit, une respiration, comme de passer d’un format cinéma 4/3 à un plan en Imax.

C’est aussi une formidable proposition d’immersion dans l’image. C’est un vrai luxe d’avoir l’espace pour placer ce genre d’image. Luxe que je me suis offert ici, peut-être en étant seul au commande, et de pouvoir me faire plaisir.

On retrouve ce genre d’image dans les aventures de Tintin. Je me rappelle du plaisir
immense, en tant que lecteur, de tourner une page et de me retrouver sur le radeau avec Tintin, faisant signe à l’hydravion qui passe au-dessus de nous. Magique !

J’ai utilisé cet « effet » narratif 2 ou 3 fois dans Don Vega, en essayant à chaque fois d‘amener le lecteur à s’immerger dans le climax de la séquence. Et, à en profiter pleinement. En espérant que cela marche.»

Nous remercions chaleureusement Pierre Alary qui a accepté de participer à la rubrique Dans la case. Et retrouvez la chronique de l’excellent Don Vega publié aux éditions Dergaud.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.