Psi-lords, la critique

Bliss éditions poursuit la publication du catalogue Valiant avec Psi-Lords, série SF du Valiant des années 90 revisitée en 2019 par Fred Van Lente et Renato Guedes.

Quatre explorateurs de l’espace se réveillent dans une prison extraterrestre, sans aucun souvenir, avec des pouvoirs cosmiques, et une voix qui leur parle dans leur tête. Elle leur dit que pour s’échapper et retrouver la mémoire, ils devront retrouver… Les mystérieux Psi-Lords.

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on ne traîne pas dans Psi-Lords. Le récit débute sur nos héros Tank, Signal, Artisan et Hazard qui se réveillent emprisonnés et amnésiques. Une voix dans la tête qui se dit amie les aide à sortir de leur geôle à grand fracas.Scion est la voix de leur sauveur, cependant les dieux nouveaux n’auront pas pu bénéficier longtemps de sa guidance alors qu’il périt sous le feu des geôliers. Heureusement pour eux, il n’était pas le seul en capacité d’aider nos héros, mais difficile de ne pas se laisser malmener quand on est amnésique en territoire hostile. Fred Van Lente nous fait vivre son histoire du point de vue des héros, livrés à eux mêmes. Leurs personnalités sont très différentes et tranchées, et leurs pouvoirs également. Ils essaient de se faire une place dans leur nouvel écosystème, ruant et vociférants comme de jeunes chiots turbulents, ce qui se traduit en de l’action quasi non-stop.
Les embûches et twists du scénario arrivent assez rapidement et régulièrement pour bousculer un récit qui aurait pu être un boulevard de convenance. Hazard par exemple est souvent élément déclencheur, car impulsive. Elle attaque à tout va, souvent à l’encontre des règles de la colonie que les héros ne connaissent pas. Plus tard, les alliés d’un instant deviennent ennemis et vice-versa. La totalité du scénario de Fred Van Lente se déroule autour de l’étoile morte et concerne le combat des héros pour survivre et trouver un sens à leur présence dans leur prison. Autour de tout ce chaos qu’ils ressentent, l’univers créé est cohérent et prenant, et le scénariste à même ajouté un soupçon de romance pour pimenter le tout, sans excès.

Du côté de Renato Guedes, c’est beau, très beau, voire parmi ce qui s’est fait de mieux chez Valiant avec ce qu’on a pu voir dans Bloodshot. Il a travaillé à partir de photos retouchées à l’ordinateur et le rendu est beau mais également vivant, évitant le défaut récurrent de ce genre de méthodes, à savoir les œuvres qui finissent par ressembler à une succession de scènes statiques. Renato Guedes a un trait inspiré et une couleur très vive. Chaque héros est représenté par une couleur. Par touches sur ses personnages ou les décors, le dessinateur souligne toujours un pouvoir, une émotion ou un lieu selon l’intérêt de la scène et toujours en contraste avec le vide de l’espace constamment présent en arrière plan. Dans un récit 99% action, cela ajoute une lisibilité salutaire. Comme souvent chez Bliss, nous retrouvons les dessins et pochettes hommages en fin d’album, très réussies.

Après avoir surmonté quelques difficultés d’appréhension de l’écosystème, entre la gyre, la palissade et l’étoile, l’histoire de Psi-Lords est une autoroute du début vers son dénouement. On suit un récit bourré d’action, avec des personnages archétypaux à la synergie éprouvée dans le bon sens du terme. Psi-Lords est très agréable à l’œil, lisible et fun et nous offre une fin efficace donnant envie de suivre la suite des aventures. 

Psi-lords
208 pages
Fred Van Lente – Renato Guedes
Bliss éditions
Parution : 28 mai 2021

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.