Putain de salopard #2, la critique

Isabel, premier tome d’Un putain de salopard marquait les débuts prometteurs de cette nouvelle série signée Régis Loisel et Olivier Pont. O Maneta est le second tome de l’incroyable épopée d’un jeune Français parti à la recherche de son père.

Pour échapper aux hommes de main du camp minier, Max et Baia se perdent dans la jungle. Qu’importe, Baia guide, nourrit et soigne Max. En s’enfonçant toujours davantage dans cette forêt tropicale, Baia arrive jusqu’à l’épave d’un avion écrasé il y a quelques années. À son bord, le squelette d’une enfant dont les poignets sont encore ligotés. Serait-ce l’épave de cette vieille histoire de kidnapping de la fille du patron de la mine ? De leur côté, Christelle et Charlotte prennent la fuite en direction de chez Corinne. Elles quittent le dispensaire où elles abandonnent un cadavre. Recherchées, les deux infirmières pourront compter sur l’aide de Rego, un vieux flic de la région au passé douteux. Croisant malfrats, chasseurs de trésors, et vieux secrets enfouis, chaque pas dans la jungle amazonienne semble réduire les chances de survie de nos héros.

Le premier tome d’Un putain de salopard nous avait bien emballé et ce deuxième opus, qui voit son rythme s’emballer, confirme tout le bien que l’on pensait de cette série. Avec tout le talent qu’on lui connaît, Régis Loisel prend un malin plaisir à manipuler le lecteur – et ses personnages – pour l’embarquer là où il le souhaite. Et les rebondissements sont nombreux et tiennent le lecteur en haleine tout au long de ces 80 pages qui se lisent d’une traite, sans temps mort. La tension, omniprésente et palpable, s’accroît tout au long du récit, tant du côté de Christèle et Charlotte qui tentent d’échapper à des proxénètes que du côté de Baia et Max qui cherchent à rejoindre la civilisation. Bien ficelée, fluide et captivante, l’intrigue avance sans pour autant que Régis Loisel ne délaisse l’aspect humain de ses personnages, tous très attachants et expressifs, qui prennent davantage de couleurs dans ce deuxième tome.

Au bout du crayon d’Olivier Pont le dépaysement est total. Le dessinateur embarque magistralement le lecteur au fin fond de la forêt amazonienne qui s’y laisse perdre sans retenue. L’humidité étouffante du climat amazonien transpire littéralement dans son dessin. Les personnages ne sont bien évidemment pas en reste et Olivier Pont ajoute ce petit plus qui les rend indéniablement attachants et très expressifs. N’oublions pas les couleurs de François Lapierre, absolument superbes et pleines de nuances, qui accentuent le travail de réalisme.

O Maneta ne laisse que peu de répit au lecteur. Les auteurs livrent un récit captivant et oppressant dans lequel les pièces du puzzle se mettent doucement en place, jusqu’à ce que Régis Loisel en décide autrement avec de nouveaux rebondissements. Une chose est certaine, on attend avec beaucoup d’impatience la suite d’Un putain de salopard.

Un putain de salopard #2
O Maneta

80 pages
Régis Loisel – Olivier Pont
Rue de Sèvres
Parution: 18 novembre 2020

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