RIP #1, la critique

Avec RIP, aux éditions Petit à Petit, Julien Monnier et Gaet’s signent un thriller original et embarquent le lecteur au cœur d’un métier imaginaire de récupérateurs d’objets de valeur chez les morts…

Des gens meurent parfois dans l’indifférence générale. Ces gens qui n’ont pas de famille, pas d’entourage, pas d’ami. Ils vont parfois rester longtemps chez eux avant qu’on ne les découvre. Heureusement, la société qui emploie Derrick et ses collègues est chargée de faire le ménage avant que toute la famille ne défile. Ce qu’ils découvrent n’est pas toujours beau à voir…

Il n’est heureusement jamais trop tard pour s’intéresser à une très bonne bande dessinée. C’est le cas avec le premier tome de RIP, Derrick – Je ne survivrai pas à la mort, paru en septembre 2018. Avec RIP, qui signifie Requiescat in pace, Gaet’s signe un scénario qui sort immanquablement des sentiers battus. Il dresse le quotidien de Derrick, un détrousseur des temps modernes, dont le métier n’est autre que de nettoyer et débarrasser une maison après y avoir découvert un cadavre. Le problème, c’est que Derrick déteste son boulot. Il déteste également sa femme tout comme il ne supporte pas ses collègues de travail. Lorsqu’il trouve une bague d’une valeur incommensurable sur un cadavre, il se dit que sa vie pourrait bien changer… Raconté à la première personne, par la voix du personnage principal, Derrick, le récit de Gaet’s est fluide et très immersif. Il dresse tout d’abord le portrait du protagoniste en évoquant sa misérable vie et le dégoût que lui inspire son boulot, puis, avec le vol de la bague, le récit bascule dans une frénésie, marquée par la bêtise, le racisme et la violence, qui va engrener tous les protagonistes. Par sa thématique, ce premier tome est forcément glauque, sombre et mais il n’en reste pas moins passionnant et captivant.

Graphiquement, le dessin de Julien Monier est percutant. Son trait semi-réaliste, parfois caricatural, lui permet de tout dessiner. Et il ne se gêne pas. Des gueules d’affreux jojos à l’hygiène douteuse, des cadavres en putréfaction, des vers et autres petites bestioles qui raffolent des dépouilles en décomposition, tout y est. Heureusement que les odeurs ne transpercent pas les pages de l’album… Autant dire que le traitement graphique de Julien Monier est si réussi qu’il nous plonge dans cet univers macabre de parfaite manière. La mise en scène, le découpage et la mise en couleur sombre permettent au lecteur de pleinement s’immerger dans ce récit.

Dans une ambiance glauque à souhait et parfaitement réalisée et maitrisée, Gaet’s et Julien Monier signent, avec Derrick – Je ne survivrai pas à la mort, un premier tome très réussi. Tant le scénario, ingénieux, que le dessin, intense, embarquent le lecteur dans un récit captivant et passionnant. Ce premier tome de RIP laisse un certain nombre d’interrogations en suspens auxquelles les 5 prochains tomes, qui s’intéresseront à 5 autres personnages, permettront de répondre. Surprenant et emballant !

RIP #1
Derrick – Je ne survivrai pas à la mort

112 pages
Gaet’s – Julien Monier
Editions Petit à Petit
Parution : 14 septembre 2018

4 réactions sur “ RIP #1, la critique ”

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