Tebo, dans la case… | La jeunesse de Mickey

Tebo, dans la case, La jeunesse de Mickey, Glénat

une Case en plus vous propose de rentrer Dans la case d’un auteur de bande dessinée, qu’il soit scénariste, dessinateur ou encore coloriste. Dans la case, c’est simple : l’auteur choisit une case au sein de son dernier album, explique son choix et la décrypte pour vous.

Aujourd’hui, Fred Tebo, tout juste auréolé du Fauve jeunesse 2017, vous propose d’entrer dans la case… 1 de la double page 58/59 de La jeunesse de Mickey, édité par les éditions Glénat. 

Tebo, dans la case, La jeunesse de Mickey, Glénat

Il y a à peu près trois ou quatre ans, Jacques Glénat m’a proposé de reprendre un personnage de chez Disney, comme mes camarades Cosey, Loiselet, Keramidas et Trondheim, j’ai choisi Mickey. J’ai surtout accepté ce projet car j’avais carte blanche, je pouvais écrire les histoires que je voulais et dessiner dans mon propre style. Mon éditeur m’a aussi laissé carte blanche sur le format et le nombre de pages. Quand j’écrivais et storyboardais Alice au pays des singes pour Keramidas, j’avais mis plein de grandes cases pour qu’il puisse s’éclater… j’en étais jaloux car j’aurais adoré être dessinateur sur cette série juste pour ces grandes scènes. Donc, avant même d’écrire la moindre ligne sur mickey, je savais qu’il y aurait des grandes illustrations sur des double-pages. J’ai écrit la première histoire de Mickey (où il est cowboy) juste pour pouvoir dessiner la double page du train qui tombe d’une falaise ! C’est l’une des raisons pour lesquelles j’adore dessiner mes propres scénarios.

Tebo, dans la case, La jeunesse de Mickey, GlénatDans une de mes histoires de Mickey, l’action se passe dans une chocolaterie. J’étais tout foufou à l’idée d’illustrer une grande double page avec des tuyaux partout ! Mes scénarios ne sont pas écrits mais dessinés dans des petits carnets, et comme je ne veux pas perdre une idée en route, je dessine très, très vite (c’est limite incompréhensible). Donc, pour la double page, je suis parti de ce petit rough avec des bonhommes patates.

De mon scénario dessiné dans mon carnet, je passe à l’étape du « vrai » storyboard sur ma tablette graphique. 

Tebo, dans la case, La jeunesse de Mickey, Glénat

Ensuite, j’agrandis (en A2) et j’imprime ce storyboard. À l’aide de ma tablette lumineuse, je peux décalquer celui-ci sur du papier épais (Canson Illustrations). Je vais travailler et retravailler mon crayonné, ça peut me prendre deux jours… Tout le monde pense que je bosse vite mais en fait, je suis un laborieux ! Le plus gros du boulot consiste à ce que le lecteur comprenne immédiatement le sens de la lecture (là, on commence en haut à gauche). J’avais pensé à mettre des flèches, mais les tuyaux suffisent (évidemment, cela se voit mieux sur le dessin final).

Tebo, dans la case, La jeunesse de Mickey, Glénat

Dans mes précédents albums (Samson et Néon, Captain Biceps, Alice au pays des singes), j’ai toujours adoré jouer avec le sens de lecture d’une page. Ça, je le dois aux comics mais aussi à Philémon de Fred.

Tebo, dans la case, La jeunesse de Mickey, Glénat

Ensuite, j’encre (avec une plume MI 7676 de heintze et blanckertz et avec de l’encre de chine « indian ink » de chez Talens). Comme j’ai bossé à mort mon crayonné, mon encrage est plutôt propre. 

Tebo, dans la case, La jeunesse de Mickey, Glénat

Tebo, dans la case, La jeunesse de Mickey, GlénatAvec cette double page, j’ai pu mettre en image un souvenir d’enfance : les jeux électroniques GAME AND WATCH. On pouvait déplacer un petit personnage en noir sur un ou deux minuscules écrans.

Et quand on changeait les piles, tous les personnages apparaissait d’un coup ! J’ai failli ajouter à mon illustration des éléments de décors qui pouvaient ressembler à des boutons de jeu (mais ça faisait un peu too much).

Tebo, dans la case, La jeunesse de Mickey, Glénat

Je scanne ma double page encrée et je mets en couleur sur photoshop. Je ne fais que des aplats avec des petites touches d’ombres et de lumières. Le plus important est le choix des couleurs pour que l’ensemble soit bien lisible.

On commence la lecture par le Mickey sur les chaises, on s’arrête à la vache, on repart dans l’autre sens (j’ai délimité ce bout de décors avec le réservoir jaune). Les éléments du décors nous indiquent de descendre, on s’arrête sur Mickey qui a l’air surpris et qui regarde Pat Hibulaire. À partir de là, la lecture s’accélère car on suit la course entre Mickey, Pat Hibulaire et Minnie. L’image se finit avec Mickey qui saute sur Pat Hibulaire et Minnie qui hurle de terreur.

Tebo, dans la case, La jeunesse de Mickey, Glénat
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Tebo, dans la case, La jeunesse de Mickey, Glénat
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Un immense merci à Tebo pour sa participation. Et retrouvez notre chronique du génial La jeunesse de Mickey édité par les éditions Glénat.

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