une Case en plus vous propose de rentrer Dans la case d’un auteur de bande dessinée, qu’il soit scénariste, dessinateur ou encore coloriste. Dans la case, c’est simple : l’auteur choisit une case au sein de son dernier album, explique son choix et la décrypte pour vous.
Aujourd’hui, Thomas Priou vous propose d’entrer dans la case… de Caribou, le premier album de Trappeurs de rien, publié aux éditions La Gouttière.
” J’ai choisi cette illustration car elle contient les prémices de l’album et qu’elle a ensuite été choisie pour en être la couverture.
Après de nombreuses discussions avec Pog, le scénariste, autour de l’univers que nous souhaitions développer, j’avais besoin de jeter sur le papier l’ambiance que j’avais en tête à ce moment-là. Celle-ci est venue naturellement et très rapidement. J’ai tout d’abord commencé par mettre en place les trois personnages principaux par une composition simple avec un maximum de lisibilité, en essayant de caractériser au mieux nos trois trappeurs (Croquette le canard se retrouve en premier à droite, car c’est le leader de la bande).
Notre idée est de jouer sur les saisons au fur et à mesure des albums. Pour le premier, il nous paraissait évident qu’il fallait aller vers le froid, et la neige. ce qui justifiait pour le coup le design des personnages, le port de toque, couvres chefs et écharpes. Si le choix des animaux est plus ou moins arbitraire, il fallait que les trois puissent facilement se distinguer. Le choix du crocodile a permis à Pog d’inclure un running gag, avec le contraste de cet animal vivant habituellement dans des pays chauds, qui se retrouve à éternuer tout au long du récit.
L’essentiel de l’ambiance était là, je savais où j’allais à ce moment précis. Pour autant tout n’était pas encore terminé, il fallait trouver des couleurs douces et chaleureuses. Un traité type aquarelle était à mon sens le plus adapté, or, c’est quelque chose que je ne sais pas vraiment faire.
J’ai donc proposé à Johann de faire un essai sur cette petite illustration. Le résultat était concluant mais j’ai dû étoffer le dessin pour combler les vides et affiner au fur et à mesure les éléments. Johann a pu, de son côté, affiner la mise en couleur et installer cette ambiance si particulière, qui allait être déterminante pour la suite. Enfin, nous avions une projection visuelle de l’univers et nous avons pu commencer les premières pages de l’album.
Quant au titre “trappeurs de rien”, il est venu très rapidement. Il permettait d’être clair sur la thématique des trappeurs et de montrer qu’on allait parler de peur, de courage et aussi, on le découvrira au fur et à mesure du récit, que nos trois amis ne sont pas forcément très doués pour la chasse…”
Merci à Thomas Priou de s’être prêté au jeu.
Et retrouver la chronique de Trappeurs de Rien de Thomas Priou et Olivier Pog.