une Case en plus vous propose de rentrer Dans la case d’un auteur de bande dessinée, qu’il soit scénariste, dessinateur ou encore coloriste. Dans la case, c’est simple : l’auteur choisit une case au sein de son dernier album, explique son choix et la décrypte pour vous.
Xavier Henrion, scénariste et dessinateur de Toxic Boy, vous propose d’entrer dans la case… du premier tome de la série, Siska.
“Toxic Boy est un album de presque 300 pages, on peut se demande pourquoi j’ai décidé de parler des cette case (page 82-83, case 3), et pas d’une autre plus touchante ou mieux dessinée.”
” En temps qu’auteur, on peut avoir envie de faire un album pour plusieurs raisons : faire rêver le lecteur avec des décors fabuleux, se pencher sur un personnage particulier, dénoncer des choses qui nous choquent dans la vie, décrypter les liens qui unissent différents personnages… Pour Toxic Boy, tout en parlant d’écologie le moins sérieusement du monde, le but était surtout de raconter une grande aventure.
Cette case montre le point de départ de cette grande aventure. Avant, il s’agit surtout d’une mise en place. Après, Poko est livré à lui-même dans un environnement qu’il ne connaît pas du tout.
Tout est articulé sur l’idée de transition vers cette aventure. C’est pour cette raison que la case est à cheval sur deux pages.
Sur la page de gauche, l’action se déroule au sol, on est terre à terre, encore dans la description. Cet aspect est renforcé par le texte de Barod : “C’est vrai qu’elle est bien étrange…”. Le bord de case oblique écrase l’image et accentue l’idée d’espace fermé.
Sur la page de droite, Poko s’envole vers la seule zone de respiration de la case : une ouverture dans la roche. L’aventure peut commencer, c’est parti ! D’ailleurs, le texte de Barod ici est : “… Mais pas autant que toi”. Le message est clair, dorénavant on va essayer de savoir qui est ce jeune homme.
Le sens de lecture de la case n’est pas non plus anodin. Les deux cases de gauche nous font rentrer dans la grande case par le bas à gauche. Aidé par le mouvement de Barod, notre œil suit les bulles pour finir en haut à droite, sur Poko. Ce dernier nous mène ainsi dans la dernière case de la page de droite, en haut pour y lire les premières bulles.
Il faut aussi noter que j’ai composé la case pour qu’elle soit le plus lisible possible. Pas de compromis, l’œil doit tout de suite être attiré par les choses importantes. J’ai donc fait attention à ce que tout le corps de Barod reste dans la fumée de sorte qu’il se détache bien du décor. De même, Poko se distingue facilement sur le fond blanc et lumineux du ciel.
Bonne chance, gamin !”
Merci à Xavier Henrion de sa participation et retrouvez la chronique de Siska, le tome 1 de Toxic Boy.