Zaroff, la critique

Zaroff, Sylvain runberg, François Miville-Deschênes, Le lombard, Chronique BDAvec Zaroff, François Miville-Deschênes, à l’origine de l’idée de l’album, et Sylvain Runberg revisitent The most dangerous game, le roman à succès de Richard Connal, publié et 1924 et adapté au cinéma sous le titre Les chasses du comte Zaroff.

1932. Le comte Zaroff règne sans partage sur une île du Pacifique, entouré de ses domestiques. C’est un chasseur passionné, cultivé et raffiné, joueur de piano et adepte des bonnes manières. Mais sa conception de la chasse est pour le moins particulière. Bob Rainsford et Eve Trowbridge, deux naufragés qui ont trouvé refuge dans l’île, vont l’apprendre à leurs dépens. Zaroff leur propose en effet un marché. Il leur laissera la vie sauve s’ils réussissent à lui échapper, ainsi qu’à ses chiens, avant le lever du soleil. Commence alors une course-poursuite haletante à travers une jungle parsemée de pièges mortels, et qui pourrait bien devenir le tombeau des fugitifs…
Quelques mois plus tard. Le général Zaroff s’est réfugié dans une île au large du Venezuela. Un jour, il voit débarquer la fille d’un chef mafieux qu’il avait tué lors d’une chasse à l’homme. Décidée à venger son père, elle dispose d’un atout majeur : elle a enlevé la propre soeur de Zaroff avec ses enfants et les a lâchés dans l’île. Si elle les retrouve avant lui, elle les tuera. Une course contre la montre s’engage. Pour une fois, Zaroff est la proie. Mais un vrai chasseur n’abdique jamais son instinct…

Alors qu’il est laissé pour mort à la fin du roman de Richard Connell, prétendument dévoré par sa meute de chiens, Sylvain Rumberg imagine que le comte Zaroff ait pu survivre à cette mort atroce. Tout en prenant soin d’introduire le comte Zaroff et sa monstrueuse passion ainsi que les raisons qu’ils l’auraient poussées à se faire passer pour mort, Sylvain runberg choisit de raconter ce qu’il aurait pu advenir… Et le résultat est absolument bluffant ! Déprimé et dépressif depuis sa défaite face à Bob Rainsborg, Zaroff a perdu le goût pour son activité préféré, la chasse à l’homme, jusqu’à ce qu’il soit confronté à la fille d’un chef mafieux venue venger la mort de son père chassé et tué par le comte. Le chasseur va alors devenir la chassé, une proie… Bien sûr, la thématique du chasseur chassé n’est pas nouvelle, pourtant Sylvain Runberg parvient à embarquer le lecteur dans son récit, sans concession, mené tambour battant. Alors que Zaroff est un dangereux psychopathe que l’on a envie de détester à tout point, Sylvain Runberg réussi le pari complétement fou et osé de nous faire apprécier ce tueur en série qui va tout mettre en œuvre pour sauver sa peau et celle de sa famille. Le scénariste joue sur la complexité du personnage tirailler entre son extrême désir d’en découdre avec son assaillante et sa volonté de sauver sa sœur et ses neveux. La tension est haletante tout au long du récit « survival » qui regorge de rebondissements et de retournements de situation. Captivant mais aussi violent, le lecteur se sent comme pris au piège de cet excellent et envoûtant thriller de la première à la dernière page. 

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François Miville-Deschênes épate le lecteur par son dessin réaliste et ses planches absolument somptueuses. On admire tout d’abord les décors sublimes et détaillés que propose le dessinateur. Cette jungle luxuriante, et les animaux qui la peuplent, sont plus vrais que nature. On est captivé également par les personnages, incroyablement expressifs, que l’on a autant envie d’aimer que d’haïr. Les expressions de leurs visages sont fascinantes.

Ce Zaroff est un véritable coup de cœur ! Sylvain Runberg et François Miville-Deschênes embarquent le lecteur dans un récit incroyable et époustouflant qui marque les esprits tant sur le fond que sur la forme. Bravo, et on en redemande !

 

Zaroff
88 pages
Sylvain Runberg – François Miville-Deschênes
Le lombard
Parution : 24 mai 2019

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